adilynn zoé mcpherson

>> let my dream come true <<

Pour commencer sachez que je suis née un huit janvier à Sydney, vous savez, en Australie. Je pensais être née dans une famille aimante et soudée mais j’allais me rendre compte en grandissant que c’était loin d’être le cas. Pourtant, durant mon enfance tout se passa bien. Malgré leurs carrières respectives, mes parents prenaient toujours le temps de s’occuper. Il faut dire que ce n’était pas chose aisée puisque mon père était avocat et ma mère médecin. Cependant je n’ai jamais manqué d’amour et je grandis heureuse.

C’est à mon adolescence que les choses ont commencé à changer. Au début je ne comprenais pas pourquoi, j’avais l’impression que mes parents étaient heureux ensemble mais ce n’était pas le cas. Je ne l’avais pas encore compris mais mon père trompait ma mère. Quel connard ! Surtout que ma mère était folle amoureuse de lui, je ne comprenais pas l’attitude de mon père. Pendant plusieurs mois j’étais témoin de leurs engueulades incessantes. Jusqu’au jour où mon père décida de s’en aller.

Papa tu n’es qu’un lâche et un idiot ! Tu n’as pas le droit de nous abandonner maman et moi, assume tes responsabilités. Je te hais, si tu savais à quel point.

Ta mère et moi ce n’est plus ce que c’était. En plus, on se bagarre sans cesse, tu vois très bien que nous ne sommes pas heureux ensemble !

Ah ouais et à qui la faute d’après toi ? Maman t’aime de toutes ses forces, tu n’as vraiment pas le droit de partir.

Malheureusement je n’arrivai pas à le faire changer d’avis, il finit par claquer la porte et s’en aller, loin de nous. Pendant quelques secondes je restai devant cette porte, sans bouger et je sentis les larmes couler le long de mon visage. Je n’arrivais pas à croire qu’il soit vraiment parti. Je me plongeais dans ma douleur alors que ma mère fini par me rejoindre dans le couloir de la maison.

Ma chérie qu’est-ce qu’il y a, où est ton père ?

Il.. Je n’osais pas répondre, j’avais peur. Comment est-ce que je pouvais dire à ma mère que l’homme qu’elle aimait de toutes ses forces était partit à tout jamais. Je sentis ma gorge se nouée et tout en baissant la tête, je finis tout de même par terminer ma phrase. Il est partit maman…

Ah d’accord, tu sais s’il reviendra pour manger, car je vais commencer à le préparer ?

Non tu n’as pas compris maman…Il est partit et il ne reviendra pas…Jamais tu ne le reverras.

Je ne le savais pas encore mais cette histoire allait changer ma vie à tout jamais. Cette rupture m'avait énormément changée, c'est ce qui a fait celle que je suis aujourd'hui. Les jours passèrent et tout devenait de pire en pire. Ma mère était de plus en plus malheureuse car elle se rendait compte qu’effectivement, son mari ne reviendrait plus jamais. Cela me faisait de la peine de la voir comme ça, je ne voulais pas qu’elle souffre. Malheureusement, je ne pouvais rien faire. Je tentais d’être présente pour elle et de lui venir en aide mais j’échouai dans ma mission.

Un jour en rentrant de l’école j’allais faire une macabre découverte.
Maman je suis rentrée. Pas de réponse, cela était vraiment bizarre, d’habitude elle me répondait toujours et elle était prêt de la porte. Il faut dire qu’avec ce qu’elle vivait, elle attendait toujours patiemment mon retour de l’école, pour qu’enfin, elle ne soit plus seule. Maman t’es où ? Tu sais aujourd’hui j’ai eu une bonne note à l’école. Dis-je tout en me rendant dans la chambre de ma mère. Je pensais qu’elle c’était endormie, ça lui arrivait de temps en temps, vu qu’elle ne dormait pas beaucoup la nuit, elle faisait trop de cauchemar. Alors que je poussai la porte de la chambre, je vis ma mère affalée dans son lit. Tu t’es encore endormie, allez lève-toi, je vais préparer le dîner…Maman ?
C’est alors que je remarquai la boîte de médicaments vide sur la table de nuit ainsi qu’une bouteille d’alcool entamée. Très vite, je compris ce qu’elle venait de faire. Maman !!! MAMAN !!! NON ! Réveille-toi je t’en prie…MAMAN !!!

Voilà, je me retrouvais sans parents. Ma vie était un enfer vraiment. J’avais seize ans et le destin m’avait déjà bien arnaqué. J’haïssais cette vie. On me plaça dans une famille d’accueil, en Grèce, comme s'ils ne pouvaient pas me trouver un endroit plus près. Enfin c'était fait exprès car les personnes qui m'ont fait aller là-bas, pensaient que grâce à cet éloignement je pourrais oublier et recommencer une vie à peu près normale. Mais je ne me sentais pas bien, j’avais l’impression d’être seule au monde. Les êtres qui m’étaient chère m’avaient laissé tomber. Je ressentais alors le sentiment d’abandon m’envahir totalement. Pour tenter de reprendre ma vie en main et de me défouler, je commençai des cours de danse classique mais il n’y arrivait rien à faire, mon cœur était brisé, je n’avais plus goût à rien, j’avais juste envie qu’on m’aime, qu’on prenne soin de moi et surtout qu’on ne m’abandonne plus jamais.

C’est alors que je développai le syndrome de Münchhausen. Je peux vous dire que c’est un mal pour un bien en fait. Le problème est que je me retrouvais souvent à l’hôpital à cause de ma maladie. Ce qui était normal puisque je simulais souvent des maladies, bien entendu, que je n’avais pas. Dans le seul et unique but qu’on s’occupe un peu de moi. Vous savez les infirmières sont des personnes de compassion et elle prenait toujours le temps de s’occuper de moi, comme mes parents lorsque je n’étais encore qu’une gamine.

Je faisais donc des allers retours répétés à l’hôpital pendant de nombreuses années. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour me sentir bien. Il fallait bien avouer que je n’avais aucun ami, même ma famille d’accueil ne m’adressait pratiquement pas la parole, elle trouvait que j’étais bizarre et en avait marre que j’aille toujours à l’hôpital. Il faut dire que les soins n’étaient pas donnés, surtout que je faisais semblant donc effectivement, ils avaient raison de m’en vouloir. J’ai fini par grandir, aujourd’hui j’ai vingt-quatre ans mais ma vie ne s’est pas améliorée pour autant. Je suis toujours aussi sensible et vulnérable et ma maladie ne m’a pas quittée. Quand à mon entourage, il est toujours aussi restreint, il faut dire que j’ai du mal à faire confiance aux gens que je rencontre. J’ai trop souffert dans le passé et ma plus grande crainte est d’être abandonnée une nouvelle fois.

Cependant, il y a quand même quelques petites choses qui ont changées. Je vis seule, j’ai enfin pu me trouver un appartement grâce à mon nouveau travail de fleuriste. Le seul point négatif est qu’à présent, je suis vraiment toute seule. Il y a peut-être une chose positive, c’est que j’ai appris récemment que l’homme que j’aime depuis dix ans vient de s’installer ici à cause de tout ce remue-ménage sur la pilule à rêve. Espérons que cette fois j’aurais le courage de lui dire ce que je ressens.