I loose everything

(c) Bloody Storm

Cette douche, Wyatt sait pertinemment qu'il l'a bien méritée. Cette journée avait été particulièrement chargée, et il appréciait ce moment à lui, ce moment de détente à l'état pur. Le jeune homme sortit de la chaleur ambiante quelques minutes plus tard, plus détendu que jamais, près à affronter la soirée avec son frère. Maddox, c'est son jumeau, celui dont il est le plus proche. Évidemment, il n’exclut pas ses autres frères de leur relation, mais entre eux, c'est un lien bien différent. D'ailleurs, Wyatt trouvait bizarre qu'il ne soit pas encore là, lui d'habitude si ponctuel, ça ne lui ressemblait pas. Il avait essayait de lui téléphoner plusieurs fois cette nuit-là, sans grands résultats. Alors il s'était habillé, et il avait attendu devant la télé, peut-être une ou deux heures, il ne s'en souvient pas vraiment. Il avait aussi essayé de joindre ses amis, et collègues de travail, aucuns d'eux ne savaient où il été, il était certain d'une seule chose, Maddox avait bien quitter son lieu de travail. Il avait commençait à s'inquiéter, à vraiment s'inquiéter. Il été sur le point de prévenir ses collègues de la section de recherches quand le nom de frère s'afficha sur son téléphone. Mais allez savoir pourquoi, ce n'est pas du soulagement qu'il avait ressentit, non, au contraire, son cœur s'était serré. Il avait répondu, la voix tremblante. « Monsieur Wyatt Clarke ? » Une voix de femme. Pourquoi une voix de femme résonnait dans son téléphone sous le numéro de son frère, bordel? « Oui, c'est moi. Où est Maddox ? » Comme si il l'avait sentit. Beaucoup de gens ne savent pas ce qui peut lier deux frères jumeaux, mais c'est fort, tellement fort qu'il arrive à ressentir ce qu'il ressent quand il est avec lui, alors pourquoi il n'a pas sentit la douleur de son frère ce jour-là ? La seule chose qu'il perçu, ce fut de la peur. Une peur terrible qui grandie dans votre ventre, qui vous tord l'estomac, et que vous ne pouvez pas effacer, même avec tout les efforts du monde. « Monsieur, je suis médecin à l'hôpital de Somnium Revoco, votre frère a eu un grave accident de voiture, je pense que vous devriez venir au plus vite. » Pourquoi avait-elle l'air si solennelle ? Pourquoi, putain ? « Je suis là dans 20 minutes. »

Wyatt n'a jamais planté un tel bordel dans un lieu public. Les médecins l'interdisaient d'entrer dans la salle où était son frère, apparemment, son état était encore trop instable pour recevoir des visites, ils lui dirait quand ce sera possible. Ils sont qui pour le priver de son frère comme ça ? « Je veux voir mon frère ! » « Calmez vous, on s'occupe de lui. » Il allait vraiment lui rentrer dedans à cet idiot de secrétaire. « Mais j'en ai strictement rien à foutre ! Je veux le voir, maintenant ! » Mais même avec les hurlements qu'il poussait au milieu du service, il ne pu voir son frère que quelques heures après. Et pas de la façon dont il aurait voulu. Il se souvenait de la phrase du médecin, la jolie blonde qui lui annonça le décès de sa moitié. « Monsieur Clarke, je suis désolée, nous avons fait notre possible, mais les blessures de votre frère étaient bien trop graves, je me tiens à votre disposition pour quoi que ce soit, surtout n'hésitez pas à nous joindre... » Les joindre ? Mais pour quoi ? Pleurer sur l'épaule du chirurgien ? Et le pire, c'est ce qu'il fit à la fin de la phrase du médecin. Il se laissa aller, il pleura comme jamais il ne l'avait fait dans les bras d'une inconnue. Il pensait qu'il allait haïr cette femme, parce que son frère était mort dans ses mains, mais au fond, il la remerciait, parce qu'il savait qu'il était parti aux côtés d'une jeune femme dont la douceur était inimitable.

Le plus dur fut de l'apprendre au reste de la famille. On avait appelé Wyatt parce qu'il était l'aîné des frères, et que leur parents étaient injoignables. Il aurait préféré ne pas avoir à faire ça. Il aurait préféré que Mad soit encore là, avec lui, il aurait tellement voulu le prendre dans ses bras encore une fois, ne serait-ce que quelques petites secondes.
Et depuis l'enterrement de Maddox, Wyatt n'a plus jamais reparler de lui, il fait son possible pour que personne ne l'évoque. La dernière marque qu'il a garder de lui, c'est une photo, sur sa table de chevet.  

What can I do now ?

(c) Bloody Storm

La journée n'avait pas si mal commencée, c'est bien dommage qu'elle ce soit terminée de cette façon. Wyatt bossait sur une affaire de meurtres, des gamines de 15 ans, rien que le fait d'y penser le rendait fou. Depuis la mort de son frère, Wyatt est devenu un homme bien différent. Il est devenu père, Jay est maintenant âgé de trois ans. Le flic en est fier, ce gamin est toute sa vie à présent. Il a toujours considéré que s'il était arrivé un an après la mort de Mad, ce n'était pas un hasard, ce petit était en quelques sortes un signe du destin. Du moins, il préférait le prendre comme ça, surtout avec la mère qu'il a. Il ne pensait pas qu'une personne pouvait tomber dans l'alcoolisme si vite. Voilà pourquoi Wyatt a la garde exclusive de son fils. Enfin bon, pour le moment, il était chez la nounou. Il n'aimait pas vraiment le mettre chez elle, mais Elwyn est à l'école, et Jules travail, il doit bien se débrouiller comme il peut, ses frères n'ont pas à être à sa disposition.
Il était perdu dans ses pensées quand son chef balança l'ordre d'intervention. Ils surveillaient le secteur depuis plusieurs maintenant, et enfin, le suspect venait de faire son apparition. Enfin, il disait suspect pour le dossier, tout le monde le savait déjà coupable, et Wyatt avait de très bonnes techniques pour les faire avouer rapidement, surtout quand il s'agit d'un violeur, on ne touche pas aux enfants.
Le flic descendit de son véhicule avec son coéquipier, ils n'étaient pas en tenues, histoire d'être un peu plus discrets, et la filature, c'est sa spécialité. Tout les deux se dirigèrent vers l'homme repéré il y a quelques jours. Il y avait un monde fou dans cette rue, les choses allaient devoirs se faire rapidement, et avec le moindre d'encombrement possible. Wyatt fit signe à son équipier qu'ils allaient se séparer histoire de couvrir un peu plus de distance, et être sur de le choper. Ils ne pouvaient pas se permettre de laisser ce type leur filer entre les doigts.
Mais au bout de quelques minutes, le type se sentit suivit, visiblement, quand on est coupable, on s'en rend vite compte. Il essaya de les semer, sans grand succès, Wyatt était derrière lui. Et ce qui devait arriver arriva. Le type se mit à courir dans une ruelle adjacente. Le flic se lança derrière lui. « Il prend la fuite dans la rue adjacente ! » S'empressa-t-il de lancer dans le micro planqué dans le col de sa veste, de cette façon, il savait qu'une autre équipe allait prendre le relais en voiture de l'autre côté. Mais en attendant, il n'était pas près de le laisser partir. Wyatt connaissait ce quartier comme sa poche, quand il avait 10 ans, il y jouait souvent avec ses frères. Voilà pourquoi il se lança sur la droite au bout de quelques secondes, il savait que de l'autre côté, il lui tomberait sous le nez. Et c'est bien ce qu'il se produisit. Wyatt l'étala sur le sol à côté, avant de rouler sur un tas de poubelle juste à côté. Un coup de poing bien placé, et Wyatt commençait déjà sortir ses menottes. « Bouge pas ou je te casse en deux ! » Bien évidemment, le type ne se contenta pas de cette simple menace. Il se tordait dans tout les sens, essayant de faire lâcher son emprise au flic. C'est là que Wyatt explosa. Les coups fusèrent, les uns après les autres, et c'est seulement la main de son coéquipier qui l'arrêta. « Wyatt ! Arrête t'es conneries ! Tu peux pas tabasser les suspects comme ça à chaque fois ! » Il le recula brutalement en arrière, plus personne ne retenant le suspect, mais de toute façon, il était bien sonné par les coups du flic, il n'irait nul par.
Mais son équipier avait raison. Depuis la disparition de Maddox, son comportement agressif n'a jamais cesser de s'intensifier, et c'est les suspects qui trinquent, même si celui-ci le méritait, il n'allait pas pouvoir continuer comme ça. « Arrête ça Wyatt, sérieusement, ça va se retourner contre toi ! » Lui dit-il en mettant les menottes au violeur. « Je sais. »
Et c'est aussi pour ça que Wyatt a commencé à prendre cette fameuse pilule il y a quelques mois, pour se canaliser en se donnant des moments de pur bonheur. Il a commencé à en prendre il y a 4 ans, un peu avant la naissance de son fils, et maintenant, il ne s'en passe plus, mais vraiment plus du tout. Il en a besoin pour revoir son frère, ne serait-ce qu'une heure, mais au moins, il profite de son jumeau, même si ce dernier n'est plus parmi eux. Personne ne sait qu'il en prend, et surtout pas ses frères.