Il me criait, encore et encore dessus, et je ne savais pas quoi dire. Et merde, mais qu'est-ce qui me prenait ? Qu'est-ce qui m'arrivait, moi qui avait toujours été une fille très forte, qui n'avait pas peur de dire ce qu'elle pense... Alors pourquoi en ce moment, elle n'arrivait pas à dire ce qu'elle avait à dire ? Elle se prit alors la tête entre ses mains, bouchais alors ses oreilles en se mettant en position foetale, ne l'écoutant plus parler. Je voulais tout simple qu'il parte, qu'il parte loin d'ici, qu'il me laisse tranquille pour le moment. Je ne savais même pas pourquoi il me criait dessus, la raison. Je n'avais pourtant rien fait ou dit qui aurait pu le fâcher d'une quelconque manière... En voyant que je ne l'écoutais plus, il soupira et sorti rapidement de l'appartement que nous partagions. Et je me mis à pleurer. Des larmes que je ne pouvais pas contrôler, c'était plus fort que moi, malheureusement. Je me sentais faible, extrêmement faible et tout était de sa faute à lui. Jamais, avant de le connaître j'aurais pu me croire capable de me sentir ainsi, et pourtant, c'était évidemment le cas. Je me glissai alors sous la couette et je pleurai, jusqu'à tomber de fatigue tout simplement. Que pouvais-je faire d'autre ? Et je dormis, encore et encore pendant des heures. Le temps avait filé à une vitesse folle, j'étais en retard à mon boulot. Tant pis, je n'irais tout simplement pas. Peut-être me ferrais-je virée, mais très sérieusement, je m'en contre-fichais totalement. Merde, j'étais pas leur chien, je faisais ce que je voulais, et si ça signifiait que je me pointais pas, alors ce serait ainsi, que ça leur plaise ou non. Et puis, je doute qu'ils me virent pour ça, c'est tellement paumé qu'ils ont du mal à se trouver du monde à exploiter, comme moi par exemple. Je me redressai, alors que je sentais le bébé s'agiter un peu. Peut-être venait-il de se réveiller lui aussi. Je me mis sur mes pieds, et me dirigeai vers le miroir le plus près d'où je me retrouvais. Je relevai alors mon pull trop grand et passai ma main longuement sur mon ventre... Que faisais donc cet enfant encore dans mon ventre ? Pourquoi ne l'avais-je pas tout simplement fait disparaître alors qu'il était encore temps ? Ce n'était pas normal venant de moi. Et puis, je n'étais même pas sûre qu'il allait survivre avec toutes les cochonneries que je prenais à chaque jour. Ce serait très certainement un enfant drogué, autant que sa mère. Il méritait tellement mieux que moi comme famille... Je ne pouvais me le cacher. Mais, cela faisait cinq mois que nous étions lier, et je savais bien que la séparation serait bien loin d'être facile. Alors, je me demandais si je devais être égoïste au point de vouloir le garder et ainsi très certainement le faire souffrir... Et j'étais jeune, si jeune, trop jeune. Je replaçai mon pull, et me rendit jusqu'à ma cuisine pour me prendre un truc à manger. Je pris plutôt mon cellulaire et regardai la liste de mes contactes, avant d'en sélectionner un. Sasha. J'avais besoin de me changer les idées, et pas qu'un peu. J'avais une vie de merde, mais penser à autre chose m'aidait à m'en sortir, en quelque sorte. Tu veux bien venir ? J'suis en manque de crème glacée et de film à l'eau de rose. J'ai toujours la télé, ahah. Elle comprendrait très certainement que je souhaitais vraiment qu'elle vienne. Espérons tout simplement qu'elle n'ait rien de prévu ce soir.