Je n'ai pas besoin d'aide, merci quand même

Carolyna A. Kennedy

Je courrai de toutes mes forces. Je n'en pouvais plus, mais je ne pouvais pas m'arrêter. Je savais qu'une vie était entre mes mains. Je n'avais pas le droit d'abandonner maintenant juste parce que je n'avais pas été capable de prendre soin de moi et de mon corps. Pourquoi avait-il fallu que j'arrête le sport et la course à partir du moment où ma vie s'était compliquée? C'était pourtant connu que cela permettait de se détendre et de se vider l'esprit. En conclusion, c'était la meilleure façon de trouver un travail sans se prendre la tête.

Je vis la façade de l'hôpital apparaître devant moi. J'accélérai un peu plus alors que mes poumons devenaient plus douloureux. Mon souffle devint plus faible mais plus rien ne pourrait casser mon élan. Je fis le tour du bâtiment pour trouver les urgences. Je ne voyais pas l'intérêt de se perdre dans les couloirs alors que le temps lui manquait. J'entrai en trombe dans l'enceinte grouillant de voix et de panique. Je devais en rajouter un peu plus en arrivant ainsi. Je regardai partout autour de moi, mais je ne retrouvai pas ma droguée. Elle n'était pas là. Pourquoi n'était-elle pas là? Ils ne pouvaient pas l'avoir lâcher. Elle était trop mal en point, le manque était trop présent pour la laisser partir.

J'avais beau regarder partout, je ne la voyais pas. On me laissa tranquille dans un premier temps sachant qu'il était clair que je n'avais rien. Mais les infirmières commençaient à me regarder de travers et je ne comprenais rien de ce qu'il se disait. Cela faisait un petit moment que je vivais en Grèce en général mais leur langue ne m'était encore habituelle. Seuls quelques mots étaient compréhensibles dans cette ambiance.

Where is she? The drug addict?

J'avais agrippé une des employés des urgences. Je reculai d'un coup en voyant qui elle était. Je la reconnaissais très bien de la soirée de l'autre soir. Elle avait pu voir mon humiliation, elle avait pu voir comment cet homme avait voulu profiter de moi. Rien n'avait été très clair à part l'incroyable claque qu'il avait reçu quand il avait voulu m'amener avec lui en dehors du bar. J'étais partie furieuse mais la demoiselle en face de moi en cet instant m'avait suivi pour vérifier que tout allait. Comme si c'était le cas. Comme si j'avais envie d'en parler avec elle.

She is allergic to morphine!

Sur ce, je partis aussi vite que j'étais arrivée. Seulement, c'était sans compter sur ma propre panique qui me fit entrer dans le cœur de l'hôpital plutôt que d'y sortir. Je décidai de ne pas faire attention à ce détail et continuai de marcher sans m'arrêter. Finalement, je m'assis sur une des chaises de la salle d'attente de je ne sais quel domaine. Je ne savais pas pourquoi cette rencontre me perturbait autant mais j'étais mal.

Shit